Headhunter : Chapitre 12

Publié le par MaryJ

Cela faisait trois jours que j’avais retrouvé mon homme. J’étais pour le moins heureuse. Il était attentionné envers moi, peut-être trop, mais il n’avait jamais passé le cap des petits baisers sur mon front pour me dire bonne nuit, ce qui me gênait prodigieusement !

Après mon réveil dans cette salle d’auscultation, il m’avait pris dans ses bras si réconfortants pour m’emmener ensuite dans son salon privé - qui était en passant loin d’être accueillant : il faudrait que je lui en parle un de ces jours -, il m’a finalement expliqué ce qu’il m’était arrivée : j’ai eu un grave accident dans Central Park où je me suis faite renversée volontairement par nos pires ennemis, les headhunters. Apparemment ce serait un certain Matt qui conduisait… Si jamais un jour je le croisais il passerait un sale quart d’heure, il ne reverrait même pas la lumière du soleil !

Heureusement que mon fiancé m’avait retrouvée ! « Il m’a dans la peau », comme il me l’avait dit tendrement. Cet homme me donnait l’impression de renaître à nouveau. Ses cicatrices et son nez tordu me fascinaient car ils me prouvaient qu’il était un homme de guerre comme je les aime !

Cependant, il y avait des choses qui me troublaient et qui me semblaient importantes. Mais je n’ai pas encore trouvé le courage pour lui en parler. Je ne connaissais pas son nom, alors qu’il prétend que l’on se connait depuis toujours, je n’ose pas demander son âge qui pourtant m’interpelle grandement lorsque je vois son visage, mais surtout, et cela me semble sérieux au fond de moi, sa marque, une croix style gothique me disait quelque chose sans pour autant me rappeler quoique soit à propos d’elle ! D’après lui, j’aurais perdu la mémoire après l’accident.

Sans parler du fait qu’il m’avait annoncé que l’on devait se marier dans quelques mois ! Il y a de quoi flipper franchement ! Je ne l’analyse non pas comme une obligation mais je viens tout de même de perdre la mémoire ! Je trouve que c’est un peu brusque même si je l’aime de tout mon cœur et que j’ai su le reconnaître au premier regard. J’avais espérer qu’il le reporte pour que je puisse le redécouvrir mais il insiste pour garder la date car je cite : « je suis trop impatient de te faire mienne ! ».

Je suis tout de même frustrée. Il n’est pas souvent à mes côtés et je m’ennuie ferme enfermée dans MA chambre. Car en plus, parmi le fait qu’il ne me touche pas vraiment, on dort aussi séparément ! Il y a quand même quelque chose qui cloche !

Pour preuve que cela me préoccupe, je passai toute ma matinée, sans exagérer, devant mon miroir de la salle de bain pour voir s’il y avait un problème physiquement. D’après mon avis je n’en trouvais pas. Je me trouvais même très jolie, pas au point d’être Narcisse, mais mes yeux d’un bleu pur pailletés d’or faisaient tout mon charme ! Mes doux et longs cheveux acajou foncé, qui balayaient délicatement mon dos, contrastaient avec ma peau pâle légèrement halée, ce qui la mettait véritablement en valeur.

Et c’est sur ces constatations que je me dirigeai d’un pas rageur vers son bureau- qui avait aussi besoin de rafraichissement-, enfin pour le peu que j’en ai vu !

J’ouvris avec fracas la porte faisant sursauter les gardes qui étaient postés à l’encadrement. Le visage de mon homme vira au rouge vif de colère pour renvoyer l’impertinent qui oser le déranger dans ses affaires, mais il se ravisât à ma vue. D’un signe de tête il congédia ses gardes qui ressortirent aussitôt. Il me fit signe de m’assoir sur une des chaises, qui faisaient face à son bureau en bois sombre et troué pas les mites par endroit, comme une visiteuse pensai-je avec énervement.

_Cassie ! Que me vaut le bonheur de ta visite ?, demanda-t-il joyeux.

Je lui souris grandement, malgré moi, car à chaque fois que je le voyais je me sentais plus légère. J’oublis donc immédiatement mes reproches et lui demandai d’une voix douce :

_Je m’ennuie dans ma chambre, tu as bientôt fini que l’on puisse se retrouver enfin tous les deux ?

_J’ai beaucoup de travail, répondit-il en se renfrognant, mais si tu veux j’ai une mission pour toi !, reprit-il avec un sourire communiquant.

_De quoi s’agit-il ?

_Tu sais que tu es très forte au combat et je t’ai expliqué qu’avant ton accident, tu chassais nos ennemis ainsi que ceux qui nous posent problème…

J’acquiesçai, mes forces et mes techniques de combat, heureusement, n’ont pas été oubliées par ma perte de mémoire.

_Bien, alors j’aimerais que tu exécutes une personne. Il s’agit d’un chirurgien…

Et c’est après qu’il ait fini de me donner ces informations que je me rendis dans ma chambre prendre des habits noirs ainsi que les armes que j’avais avec moi lors de mon accident : deux longs couteaux si affutés que je ne prendrais ne serait-ce que le moindre risque de l’effleurer du doigt.

Je sortis de ma chambre et croisai sur mon chemin quelques personnes. Mais ce qui m’interpella le plus et que je n’avais jamais remarqué avant c’est qu’ils portaient tous sur leurs avant-bras la même croix gothique et phosphorescente de mon homme. Dire que j’étais étonnée est un euphémisme ! Jusque-là je pensais que ce dessin n’appartenait qu’à mon fiancé pour montrer sa puissance et son autorité.

Un étourdissement me saisit soudain lorsque je pris conscience que si je faisais partie d’eux je devais moi aussi avoir cette marque, or je n’avais remarqué que cette marque ridicule que j’avais au-dessus de ma poitrine et qui me brûlait par moment : une sorte d’étoile gothique dans un cercle.

Finalement j’haussai mes épaules avec soulagement en oubliant cette idée. Connaissant mon tempérament, je suis sûre que j’avais refusé de porter cette marque car elle faisait tache avec mon look et qu’elle n’était pas vraiment discrète !

Je sortis donc du bâtiment presque en sautillant. Il me tardait de tuer cet homme qui ne méritait que de mourir après ce qu’il avait fait. Je voulais sentir son sang couler sur mes mains et sentir plus que tout sa vie le quitter…

Je me trouvai en ce moment-même derrière un buisson sur le parking de l’hôpital, attendant impatiemment que ma victime arrive. Je n’aurais jamais imaginé un jour tuer quelqu’un qui sauvait des vies. Mais malheureusement pour lui, il avait échoué une opération chirurgicale sur un patient qui n’était autre qu’un de nos hommes. Comme il n’avait pas survécu, voilà pourquoi je me trouvai derrière ce buisson à faire les cents pas, attendant que Monsieur veuille bien apparaitre.

Ce  n’est que quelques minutes plus tard que j’entendis enfin des voix qui provenaient de la sortie du personnel. Deux infirmières étaient en train de dire au revoir chaleureusement au médecin, ladite victime. Je l’entendis vaguement leur répondre qu’il devait rejoindre sa femme et ses enfants qui l’attendaient et qu’il était déjà assez en retard à cause d’une opération de dernière minute. Je souris intérieurement sachant qu’il ne les verrait plus d’ici quelques minutes.   

Je le vis se diriger vers sa voiture, une Clio 2 grise. Cela devait être sans aucun doute sa femme qui conduisait la belle voiture familiale, remarquai-je amèrement.

Je sortis précipitamment de ma cachette et avançai silencieusement jusqu’à lui, qui me tournait le dos cherchant les clés de sa voiture.

Je n’étais qu’à quelques centimètres lorsque j’entendis quelqu’un l’appeler. Je fis alors un saut silencieux de plusieurs mètres pour atterrir gracieusement derrière l’arbre qui se trouvait au côté de la voiture. Je pestai intérieurement contre cette infirmière qui courrait vers nous :

_Vous avez oublié vos clés, Docteur Auger !

_Ah merci Kristin ! J’étais justement en train de les chercher dans ma sacoche.

Je levai les yeux aux ciels d’exaspération contre la lenteur humaine, tandis qu’ils se disaient au revoir.

Quand l’autre partit enfin, j’effectuai le même saut qu’à l’instant pour me permettre d’être derrière lui, sans le moindre bruit.

Alors je fis cela vite au cas où une autre pimbêche viendrait. J’encerclai rapidement son cou avec mon bras, lui écrasant violemment sa trachée pour ne pas qu’il hurle, tandis qu’il se débattait contre moi en essayant de tirer sur mon bras. Malheureusement pour lui et heureusement pour moi, sa force n’était rien du tout comparée à la mienne. Je l’étouffai rudement alors qu’il commençait à lâcher prise à bout de force. Il ne respirait pratiquement plus lorsque je décidai d’en finir au plus vite. Je saisis habilement un de mes couteaux de ma botte en cuir croco et lui tranchai la gorge. Du sang gicla directement sur mon visage et sur la fenêtre de la voiture.

Je relâchai le cadavre qui tomba mollement sur le sol, formant une marre de sang pourpre. Je tremblai de satisfaction en sentant son sang sur mes mains et sa vie le quitter…

Je regardai aux alentours, nettoyai la scène pour ne pas que cela retombe sur nous, et je m’en allai rejoindre mon homme qui m’attendait.

J’étais en train de m’orienter vers le bureau de mon fiancé, en pensant à ma récompense qui serait peut-être physique pour cette mission accomplie. J’entrai sans frapper et je le trouvai encore en train de travailler. Je soupirai d’agacement tandis qu’il levait la tête vers moi.

_Alors comment cela s’est passé ?, demanda-t-il chaleureux.

_Parfaitement bien, il a payé pour ce qu’il avait fait, lui souris-je.

Il en fit de même, satisfait, puis il se leva de son siège pour venir à ma rencontre. Il passa un bras autour de mes épaules et il nous conduisit dans le couloir. Il nous emmena dans un silence réconfortant à ma chambre. Je souris intérieurement, peut-être allai-je l’avoir ma récompense !

Il se tourna vers moi et me sourit tendrement, tout en se penchant vers moi. Je vis son nez tordu s’approcher mais au lieu qu’il soit au niveau de mon nez, il se trouvait au-dessus de ma tête pour que ses lèvres se posent sur mon front. Je serrai les poings de frustration, et l’entendis dire, impuissante :

_Bonne nuit ma beauté…

Il tourna les talons et j’en fis de même pour rejoindre mon lit.

 

Un mois avait passé et toujours pas d’amélioration à ce niveau-là. Le mariage était prévu pour dans deux mois et je n’avais toujours pas déterminé ce sentiment de malaise qui grandissait en moi depuis quelques semaines. Parfois ma marque me brûlait comme s’il lui manquait une partie d’elle-même pour être. La brûlure pouvait durer quelques secondes ou des fois des heures ! Je n’en avais pas parlé à mon homme préférant le garder pour moi. Déjà qu’il était pratiquement invisible avec son nouveau projet dont je n’en connaissais pas l’objectif !

J’étais en train de m‘habiller parce que ce matin mon fiancé a daigné enfin donner signe de vie en demandant à un de ses gardes de venir me chercher parce qu’il m’avait convoqué dans son bureau. Il ne se déplace même pas lui-même pour aller chercher sa future femme, fulminai-je tandis que je marchai vers son bureau.

_Bonjour Cassie ! Je voudrais m’entretenir avec toi pour quelque chose.

_Hum…, répondis-je toujours un peu énervée.

_J’ai pris contact avec les headhunters…

J’haussai un sourcil étonnée, ils se vouaient une haine sans limite depuis toujours ! Pourquoi il aurait prit contact avec eux ?

_Je sais que tu ne seras jamais véritablement heureuse si tu ne te venges pas de celui qui est la cause de ta perte de mémoire, répondit-il à ma question muette. C’est pour cela que j’ai pris contact avec eux. Je voudrais que vous fassiez un duel à mort. Je sais que tu gagneras c’est pour cela que je ne me fais aucun soucis.

_Et eux qu’est-ce qu’ils en pensent ? Et Lui ?

_J’ai quelque chose contre eux qui les force à accepter. Matt Loyd sera obligé de le faire. Je sais que tu veux te venger de cette pourriture qui t’a contraint par cet accident à douter, au début, de notre amour…

J’allai protester que je n’avais jamais douté, mais il ne me coupa d’une main :

_Alors tu acceptes ?

Je réfléchis un moment. Une fois que ce type sera enfin sous terre je pourrai enfin avoir ce que je demande : me marier avec mon homme, et enfin être plus intime avec lui !

Je sais que mes intentions ne sont que purement égoïstes, mais j’aime cet homme et je lui prouverai :

_J’accepte.

Publié dans Headhunter : Chapitres

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L
Un duel à mort contre Matt, bah dis donc il n'a peur de rien Monsieur nez tordu et croix gothique! Il veut vérifier que son lavage de cerveau ait vraiment été efficace?<br /> Pauvre Cassis transformée en marionnette docile...qui en plus c'est "compromise" en assassinant bassement un chirurgien et père de famille...<br /> <br /> Envie d'en lire encore davantage!
Répondre
M
<br /> <br /> Oh Monsieur nez tordu et croix gothique est sûr que son lavage de cerveau est efficace , il veut juste assurer ses arrières surtout !<br /> <br /> <br /> c'est vrai que la scène où Cassie  assassine le médecin est un peu dure mais elle est nécessaire !<br /> <br /> <br /> j'espère ne pas te décevoir pour la suite ;)<br /> <br /> <br /> <br />
O
T'es géniale ma poule ! L'histoire est vraiment passionnante ;)<br /> Aprés tu sais ce que j'en pense, et mon déménagement tiens toujours (!)<br /> Bisous
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M
<br /> <br /> Merci ! Et ne t'inquiète pas mon déménagement est aussi en parenthèse ! ;) Contente que l'histoire te plaise<br /> <br /> <br /> Bisouss !<br /> <br /> <br /> <br />